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Sidney Poitier - figure marquante du cinéma

Sidney Poitier, un homme marquant du cinéma nous a malheureusement quittés le 6 janvier dernier, à l’âge de 94 ans. Il était principalement connu comme étant le premier homme afro-américain à gagner l’Oscar du meilleur acteur, en 1964, pour son rôle dans Le lys des champs. Portrait d’un grand homme.


Un début de carrière prometteur


Alors qu’il se cherchait un emploi dans un journal, Poitier a vu une offre d’emploi, dans une compagnie de théâtre créée spécifiquement pour les noirs. Lors de son audition, le directeur lui a dit qu’il devrait se trouver un emploi comme plongeur dans un restaurant quelconque. Afin de prouver à cet homme que son destin n’était pas de passer sa vie dans les restaurants à nettoyer de la vaisselle, l’acteur s’est embarqué dans une longue route d’amélioration personnelle. Il s’est trouvé un emploi comme concierge et doublure dans un théâtre et le directeur de la distribution l’a remarqué et lui à donné son premier rôle au théâtre, en 1946 à Broadway, dans la pièce Lysistrata, au théâtre Belasco. Le début d’une longue carrière.


Sidney Poitier a fait ses débuts au grand écran en 1950 dans l’oeuvre La porte s’ouvre, où il joue le rôle d’un docteur qui traite un homme blanc raciste. Sa jeune carrière est marquée de rôles qui repoussent les barrières des stéréotypes de l’époque. Dès ses débuts, il reçoit plusieurs bonnes critiques lui permettant de se tailler une place de choix dans le monde d’Hollywood. Malgré sa carrière au cinéma, il continue de jongler avec le théâtre.

Richard Widmark et Sidney Poitier dans La porte s’ouvre. Crédit photo : https://www.tcm.com/tcmdb/title/85174/no-way-out/


En 1959, il fait partie de la distribution originale de la pièce de théâtre A Raisin in the Sun, à Broadway. Acclamé par les critiques, il aide à amener la production au grand écran, en reprenant son rôle de Walter Lee Younger, en 1961. La pièce et le film racontent essentiellement l’histoire d’une mère et son fils, qui vivent un dilemme face à l’arrivée d’un chèque d’assurance suite au décès du père.


Poitier, un pionnier des Oscars


En 1958, Poitier fut le premier homme noir à être nommé pour un Oscar, dans la catégorie du meilleur acteur, pour son rôle dans le long-métrage La chaîne. La victoire ira à David Niven, mais le film partira avec deux statuettes sur ses 9 nominations, pour sa photographie et son scénario. L’acteur afro-américain marquera tout de même l’histoire du cinéma, par sa simple nomination.


C’est en 1964 qu’il gagne son historique Oscar du meilleur acteur pour son rôle d’Homer Smith, dans le film Le lys des champs. C’est sous un tonnerre d’applaudissements que l’acteur accepte son trophée, auprès d’Anne Bancroft. Son discours est court, mais rempli d’émotions, à l’image de l’homme qu’il était.

Sidney Poitier après sa victoire. Crédit photo : https://www.blackenterprise.com/sidney-poitier-first-black-man-to-win-academy-award-for-best-actor-turns-94/


Lors de la 74e cérémonie des Oscars, soit en 2002, Sidney Poitier se voit remettre l’Oscar Honoraire pour l’ensemble de son œuvre. Lors de son discours, il mentionne vouloir accepter ce trophée en mémoire des acteurs et actrices afro-américain(e)s qui lui ont ouvert la voie. Pendant cette même soirée, Halle Berry remporta l’Oscar pour la meilleure actrice, la première femme noire à repartir avec cet honneur, et Denzel Washington remporta l’Oscar du meilleur acteur.


Un héritage qui transcendera des générations


Poitier s’est toujours battu pour ce qu’il croyait être le meilleur. Il a toujours refusé de prendre des rôles secondaires, où il pourrait être associé aux stéréotypes de l’époque. Il prenait donc uniquement des rôles principaux, rôles qui auraient été normalement donnés à des hommes blancs. On le surnommait «le Jackie Robinson du cinéma», pour avoir ouvert la porte à tous ces hommes noirs qui souhaitaient faire carrière au grand écran, au même titre que Robinson a ouvert la porte pour les hommes afro-américains dans le monde du sport.


Dans le film La chaleur de la nuit, sorti en salle 1967, le personnage de Virgil Tibbs, joué par Sidney Poitier, frappe au visage le personnage de M. Endicott, joué par Larry Gates. Cette claque a fait le tour du monde. Lors d’une représentation uniquement présentée à des personnes noires, Norman Jewison, le réalisateur, se souvient que la salle a applaudi pendant ladite scène, un moment qui se souviendra toute sa vie. Ce moment du film s’est même rendu jusqu’à un certain Nelson Mandela, qui s’est dit «inspiré» par celle-ci. (Source : People)

Larry Gates et Sidney Poitier pendant la scène de la claque. Crédit photo : https://www.dga.org/Craft/DGAQ/All-Articles/1101-Spring-2011/Shot-to-Remember-Norman-Jewison.aspx


Sidney Poitier était un grand homme par sa résilience, sa grâce, son calme et plusieurs autres qualités qui ont fait de lui un pilier du mouvement des droits civiques aux États-Unis dans le monde du cinéma. L’héritage qu’il nous laisse est plus grand que nature et continuera de marquer les générations à venir.



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