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Portrait de nos gagnants : Antoine Foley-Dupont

Lauréat dans la catégorie Fiction grâce à son film Les escaliers sont en papier, Antoine Foley-Dupont a accepté de s’ouvrir à nous afin de parler du message derrière son œuvre, des dessous de production ainsi que de sa carrière et ses ambitions… Bonne lecture !

Détenteur d’un baccalauréat en Film Production à l’Université Concordia, le cinéaste effectue actuellement un certificat en création littéraire à l’UQAM. L’inspiration pour Les escaliers sont en papier lui vient d’une situation qu’il a vécue quand il était plus jeune. À l’époque, ses parents venaient tout juste de se séparer et avaient mis en vente la maison de son enfance. L’ami d’Antoine et directeur de la photographie du film, William Albu, vivait une situation similaire avec sa famille. L’idée a donc germé alors qu’ils étaient tous les deux chez William, dans la maison où se déroule la majeure partie de l’intrigue du court-métrage. C’est là qu’ils ont réalisé tout le potentiel de l’endroit et de l’idée. Antoine a par la suite rédigé le scénario afin de transposer la situation à cet espace.

Affiche de Les escaliers sont en papier. Source : Antoine Foley-Dupont


Les choses qu’on croit être les plus stables peuvent s’écrouler à tout moment

Pour les gens n’ayant pas eu la chance de visionner le film, Les escaliers sont en papier parle de Félix, un jeune homme qui découvre que sa mère a mis la maison de son enfance en vente sans le consulter pendant qu’il était absent. « S’en suivent ensuite les conséquences de ce non-dit dans leur relation, alors que leurs souvenirs de famille commencent à prendre vie comme des fantômes dans la maison », dit le cinéaste.


Pour ce qui est du message derrière le film, Antoine explique que « le film suggère que parfois, il y a des choses auxquelles nous sommes attachées pour des motifs très valides, mais que paradoxalement, ça nous aveugle complètement. Félix doit faire un deuil express, mais ça lui permet de prendre conscience que la rupture avec le passé est peut-être nécessaire pour sa mère et lui, pour leur permettre d’avancer ».

Cliché pris lors du tournage. Photo : Félix Tétreault.


Le titre est d'ailleurs lié à cette réflexion. Les choses qu’on croit être les plus stables peuvent s’écrouler à tout moment. Le cinéaste explique en effet que la vie est précaire et qu’elle peut prendre une tournure inattendue très rapidement. Antoine ajoute que « c’est aussi parce que la maison est un personnage à part entière dans le film, et les escaliers sont le cœur de la maison ».


Une œuvre aux multiples médiums

En visionnant le film, il est évident que l’équipe a utilisé plusieurs médiums, qui rendent l'œuvre encore plus captivante et esthétique. Tout d’abord, le tout n’a non pas été tourné en numérique, mais bien en Super 16. Antoine explique : « Nous avons utilisé des lentilles qui étaient aussi vieilles que les caméras. C’est pour ça que les plans plus larges sont parfois flous, c’est une esthétique qui va avec les vieilles lentilles. Ça donne une texture granuleuse, voire hors du temps au film ».

Bande annonce de Les escaliers sont en papier d’Antoine Foley-Dupont


Il est aussi possible d’admirer plusieurs jeux de lumière dans quelques moments clés de l’histoire : « On voulait recréer des caustiques, des rayons qui se créent lorsque la lumière traverse l’eau. On voulait utiliser cet effet-là pour donner une vie à la lumière, donner l’impression qu’il y avait quelque chose de vivant dedans », explique l’artiste. Une machine à fumée a été utilisée pour recréer le premier effet visuel de ce genre, alors que de la lumière était projetée à travers un bac rempli d’eau en mouvement. Le résultat était surprenant.


William Albu et Benjamin Gagné, deux membres de l’équipe, savaient manier les effets spéciaux. Les deux coéquipiers ont donc allié leurs forces afin d’en faire bénéficier le film. Parfois très subtils, les effets spéciaux ont entre autres été utilisés pour créer des effets d’ombrages, qui n’auraient pas été faciles à faire de manière naturelle.


Une trame sonore qui impressionne autant ici qu’à l’international !

Pour ce qui est de l’ambiance sonore, ce sont les musiciens Louis Parent, Simon Demeule et Théo Parent qui ont composé ensemble la trame : « On a toujours eu la même vision. On voulait quelque chose qui était nostalgique, mais aussi plein d’espoir. Ils ont super bien accompli ce défi-là ! », dit Antoine, pour qui le son était très important. Le son vient en effet concrétiser pleinement l’ambiance. Les trois musiciens viennent d’ailleurs tout juste de remporter un prix au au Watersprite Student Film Festival, au Royaume-Uni, pour leur travail sur la musique du film !

Antoine Foley-Dupont : un nom que nous n’avons pas fini d’entendre

Étant déjà en train de développer un prochain court-métrage, Antoine ne chôme pas. Il est également en cours de travailler le montage d’un film tourné plus tôt, puis travaille sur plusieurs projets d’écriture… Il aimerait d’ailleurs éventuellement publier un roman ou un recueil de nouvelles. Ayant déjà trois projets d’albums, l’artiste multidisciplinaire se concentre également sur des projets de musique.


Nous souhaitons donc bien sûr tout le succès du monde à Antoine et espérons le revoir lors des prochaines éditions du Festival Émergence de Montréal !


Antoine et ses coéquipiers lors du tournage de Les escaliers sont en papier. Photo : Félix Tétreault.



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