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Portrait de nos gagnants : Alexandre Bédard

Afin de bien conclure la présentation des gagnants de la dernière édition du Festival Émergence de Montréal, nous vous présentons Alexandre Bédard, lauréat dans la catégorie Meilleur court-métrage d’animation pour son film La chambre froide.

Ayant étudié en musique tout son primaire ainsi que son secondaire, Alexandre a toujours été passionné par le monde artistique. Détenteur d’un diplôme d’études collégiales en animation 3D et synthèse d’image, il s’est ensuite lancé dans la création de projets tels que La chambre froide. Ce parcours lui a entre autres permis de décrocher son emploi actuel chez Behaviour Interactive, une compagnie de jeux vidéo montréalaise, lui permettant de mettre à profit ses compétences en animation.

Source de la photo : Festival Émergence de Montréal


La chambre froide : un réveil dans une salle mystérieuse…

« La chambre froide, c’est un court-métrage où le spectateur incarne le personnage principal, qui se réveille dans un endroit mystérieux. Il ne comprend pas trop, mais on se rend vite compte qu’il se réveille dans une salle mortuaire. Plus il s’aventure dans la salle, plus il réalise que ce n’est pas normal de se réveiller dans cette salle-là et que c’est fort probablement dangereux », explique Alexandre.


Alexandre explique ensuite que dans ce court-métrage, il tenait à créer un environnement libre à l’interprétation : « Ce que je voulais sous-entendre très fortement, c’était le trafic humain, grâce à des images visibles pendant le film. Mais on peut également remarquer plusieurs symboles mathématiques ainsi que des écritures rédigées dans une langue inconnue, laissant libre cours à l'imagination du spectateur... J’avais certaines idées en tête, mais le tout en général reste très flou… tout le monde peut l’interpréter de manières différentes ».

Source de la photo : Capture d'écran du film


Étant un grand admirateur de films et de jeux d’horreur, le cinéaste adore tenter de décortiquer la peur, particulièrement la mécanique derrière les films et les jeux afin de faire ressentir de la peur au spectateur : « Pour la chambre froide, l’inspiration m’est surtout venue d’un jeu vidéo qui s’appelle Outcast. C’est un journaliste qui s’en va dans des lieux abandonnés et il se retrouve très vite enfermé comme le personnage de mon film. »


Une ambiance sonore à glacer le sang

Tout d’abord, au niveau des effets sonores, Alexandre explique qu’environ la moitié des bruits ont été enregistrés par lui-même. Les bruits de respiration entendus tout au long du court-métrage sont les siens, tout comme les bruits de pas. Ces derniers ont également été combinés avec d’autres bruits de bas trouvés en ligne, dans des banques de sons libres de droits. C’est ainsi que la deuxième moitié des bruits du film vient de ce genre de réserves, qui permettent de combler les autres besoins en matière sonore.


« J’ai fait de la musique pendant 12 ans. J’ai donc toujours aimé jouer avec la sonorité. C’est comme une autre dimension du film, qui apporte une tout autre ambiance. Les respirations, les battements de cœur, les bruits de pas, ça permet vraiment de faire en sorte que le spectateur se sente au centre de la pièce. On peut aussi entendre des bruits sourds venant du fond de la pièce, qui contribuent aussi à créer une ambiance plus pesante ». Alexandre ajoute ensuite que le son du film a été mixé de manière à entendre les bruits en stéréo. Par exemple, s’il y a un climatiseur à droite du personnage principal, c’est de ce côté que les spectateurs entendront le bruit.

La chambre froide par Alexandre Bédard


La création d’un film d’animation

Le cinéaste explique d’abord que le temps que prendra la création d’un film d’animation de A à Z dépendra du type de production. Dans le cas de La chambre froide, le fait qu’il était seul est un facteur important : « Il y a la préproduction, où on a l’idée et où on essaye de l’assembler parce que tout est en 3D. Souvent, ce que je dis c’est que la phase de production, c’est comme faire de la poterie. Tu façonnes ton pot, tu ajoutes de la texture et tu la peins. Tout ça, de la préproduction, avoir l’idée, imaginer quels objets sont placés où et tout… Jusqu'à la fin de la production avec ma petite poterie, ça prend environ six mois en tout. Il faut aussi animer la caméra parce que c’est une caméra animée dans un logiciel, on ne la tient pas dans nos mains. Cette partie-là prend au moins trois mois ».


Un futur débordant d’idées et de projets

Malgré son emploi du temps chargé, Alexandre travaille présentement sur un jeu vidéo indépendant, qu’il développe avec plusieurs amis : « je suis justement en train de créer le système… je fais la poterie de tous les objets et je les peins » ! Il ajoute ensuite qu’il aimerait beaucoup faire d’autres courts-métrages dans le futur et qui sait… revenir au Festival Émergence de Montréal !

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