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La place du Québec aux Oscars depuis les 10 dernières années

Dans cet article, je vous fais découvrir les films québécois qui ont eu la chance de se tailler une place parmi les présélections et les nominations aux Oscars depuis les 10 dernières années.

Là où tout a commencé

Depuis 1972 le Canada a proposé 40 films aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. 37 d’entre eux ont été tournés en langue québécoise, puisque les films canadiens anglophones sont proposés dans les catégories principales des Oscars. C’est lors de cette même année que le long métrage de Claude Jutras, Mon oncle Antoine, fut le premier film québécois proposé aux 44e Oscars. En revanche, le premier film nommé dans cette catégorie fut Le Déclin de l’empire américain de Denys Arcand. Lors des dix dernières années, trois réalisateurs québécois ont su se mériter des nominations pour leurs œuvres dans cette même catégorie : Incendies par Denis Villeneuve en 2011, Monsieur Lazhar par Philippe Falardeau en 2012 et Rebelle par Kim Nguyen en 2013.

Incendies

En 2004, Denis Villeneuve est allé voir pour la première fois Incendies, créée par Wajdi Mouawad, au Théâtre Quat’Sous. Dans une entrevue qu’il avait accordée au The Globe and Mail en 2012, Denis Villeneuve avait avoué que, lorsqu’il avait vu pour la première fois la pièce, il avait eu « la forte intuition qu’il était devant un chef-d’œuvre ». Immédiatement après la performance, il apporte le script au producteur Luc Déry, qui le lit durant la nuit et accepte de produire le film avec Kim McCraw. Villeneuve retravaille le scénario avec Valérie Beaugrand-Champagne, scénariste québécoise, connue, entre autres, pour Tu dors Nicole (2014). Comme directeur de la photographie, on n'y retrouve nul autre qu’André Turpin connu entre autres pour avoir tourné le célèbre vidéoclip Hello de la chanteuse Adèle aux côtés de Xavier Dolan. Puisque le film a été tourné principalement en Jordanie, la distribution compte seulement trois acteurs québécois : Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette et Rémy Girard.

Monsieur Lazhar

« J’ai tout de suite aimé le propos et le sujet de la pièce. En y assistant, j’ai tout de suite imaginé le film… » C’est au tour de Philippe Falardeau d’adapter une pièce de théâtre au cinéma, cette fois-ci avec l’œuvre d’Évelyne de la Chenelière intitulée Bashir Lazhar. En plus d’avoir été tourné entièrement au Québec, on retrouve une fiche technique pour Monsieur Lazhar constituée seulement de Québécois, de la réalisation à la société de production. La distribution est aussi constituée principalement d’acteurs québécois, à l’exception du fantastique rôle de Bachir Lazar, interprété par Mohammed Fellag. Monsieur Lazhar marque également la première apparition de Sophie Nélisse au grand écran.

Rebelle

Après avoir passé presque dix ans seulement sur l’écriture, c’est le quatrième long métrage de Kim Nguyen qui sera le représentant canadien pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Nguyen se taille ainsi une place parmi les cinq finalistes lors de la 85e cérémonie des Oscars. Rebelle est un film québécois entièrement tourné en République Démocratique du Congo, qui traite de la vie d’une enfant soldat de quatorze ans forcée de combattre dans une guerre civile de l’Afrique subsaharienne. On retrouve, encore une fois, une fiche technique composée majoritairement de Québécois pour Rebelle : Nicolas Bolduc à la direction photo, Richard Comeau au montage, Josée Arsenault pour le décor et Emmanuel Fréchette aux costumes.

L’exploit d’Henry

Dans la cadre de la 85e cérémonie des Oscars, le deuxième court métrage de Yan England se taille une place dans les nominations pour le meilleur court métrage de fiction. Basé sur l’histoire de son propre grand-père, le réalisateur a autoproduit son court métrage. England a autofinancé son œuvre et a bénéficié du travail bénévole des artisans ayant participé au film. Henry marque une place très importante pour le Québec aux Oscars, puisqu’il est le premier film québécois à être nommé dans cette catégorie.

Fauve & Marguerite aux 91e Oscars

En 2019, Jérémy Comte, aux côtés de Maria Gracia Turegon et Evren Boisjoli, se classe aux nominations des Oscars dans la catégorie du meilleur court métrage de fiction. Cette nomination est significative pour ces deux réalisateurs, notamment en raison de leur jeune âge. Pour en savoir plus sur le parcours de Jérémy Comte, je vous invite à lire l’article de mon collègue Luka publié ce mois-ci.


Lors de la même année, le court métrage de fiction de Marianne Farley était aussi en lice pour l’Oscar dans la même catégorie que Fauve. Marguerite raconte le développement de l’amitié entre une dame âgée et son infirmière. Une amitié qui permet à la dame âgée de déterrer ses désirs et ses passions refoulés. Ces deux nominations marquent l’histoire, puisque c’est la première fois que deux films québécois se retrouvent sur l’extraordinaire liste des cinq meilleurs courts métrages de l’année.

Dimanche

Court métrage d’animation, réalisé par Patrick Doyon, Dimanche raconte l’histoire d’un garçon qui place de la monnaie sous le passage d’un train pour passer son ennui du dimanche. C’est la première fois qu’un court métrage d’animation québécois obtient une nomination dans cette catégorie et c’est aussi le premier court métrage d’animation de la carrière de Patrick Doyon.

Denis Villeneuve

Un réalisateur important pour le Québec, Denis Villeneuve compte à son actif plusieurs nominations aux Oscars aux cours des dix dernières années. Si vous désirez en savoir plus sur son impressionnant parcours, je vous invite à lire l’intéressant article de ma collègue Laurence consacré entièrement à Denis Villeneuve, dans l'édition de mars 2022 également.

Jean-Marc Vallée

Véritable légende québécoise, le grand Jean-Marc Vallée est un autre réalisateur à avoir donné une place au Québec lors des cérémonies des Oscars au travers des années. Dans les dix dernières années, ses réalisations Dallas Buyers Club et Wild s’étaient méritées des nominations aux Oscars. Jean-Marc Vallée a créé un chemin pour les futurs réalisateurs québécois qui rêvent de se rendre aux Oscars. Pour une rétrospective de ses exploits, voici l’article de mon collègue, Luka, paru au mois de janvier dernier.

Le Québec au Dolby Theatre le 27 mars prochain

Cette année, il est impossible de ne pas remarquer la présence du Québec dans les présélections et les nominations de la 94e cérémonie des Oscars. Les Grandes Claques d’Annie St-Pierre et Frimas de Marianne Farley étaient tous les deux dans les présélections dans la catégorie du meilleur court métrage de fiction. Malgré le fait de ne pas avoir été sélectionnées pour les nominations officielles, les deux réalisatrices québécoises ont fait partie des demi-finalistes dans cette catégorie. L’Art dans le sang, nommé pour le meilleur court métrage d’animation, compte dans son équipe deux Québécois : le concepteur sonore Olivier Calvert et le bruiteur Nicolas Gagnon. Le Pouvoir du Chien, un film qui se retrouve dans pas moins de onze catégories, a été coproduit par Roger Frappier. C’est la troisième fois qu’un film produit par Roger Frappier est en lice pour un Oscar, après Jésus de Montréal (1989) et Le Déclin de l’Empire américain (1986) réalisés par Denys Arcand. Il faut aussi souligner la présence de Dune : dix nominations cette année pour ce film coscénarisé et coproduit par Denis Villeneuve. Pour ce même film, le Québécois Patrice Villeneuve est en lice pour l’Oscar de la meilleure direction artistique.

Vous saurez où trouver les membres du magazine le 27 mars prochain dès 20h : biens assis devant leurs télévisions afin de voir si leurs films favoris gagneront dans leurs catégories respectives!


Sources :



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